Face à la volatilité des marchés financiers et à la recherche de placements sécurisés et rentables, l’investissement dans l’immobilier agricole se présente comme une alternative intéressante. Exploitations agricoles, terres cultivables, forêts ou encore vignobles sont autant d’opportunités pour les investisseurs avertis. Zoom sur les spécificités de ce secteur en plein essor.
Comprendre l’immobilier agricole
L’immobilier agricole englobe différents types de biens immobiliers destinés à des fins agricoles, tels que les terres cultivables, les exploitations agricoles (fermes, élevages) ou encore les forêts et vignobles. Investir dans ce type d’actif peut permettre de diversifier son patrimoine et ainsi réduire les risques liés aux fluctuations des marchés financiers.
Selon la Fédération nationale des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), le marché français de l’immobilier agricole s’est établi à environ 4,5 milliards d’euros en 2020, avec une progression de 3% par rapport à 2019. Les terres cultivables représentent près de 60% du volume total des transactions, tandis que les forêts et vignobles constituent respectivement 24% et 16% du marché.
Investir dans les terres agricoles
Les terres agricoles sont des espaces cultivables dédiés à la production de denrées alimentaires, de matières premières ou encore d’énergie renouvelable (biomasse). Elles peuvent être achetées en direct ou via des parts de groupements fonciers agricoles (GFA) qui permettent de mutualiser les investissements entre plusieurs actionnaires. L’achat de terres agricoles peut se révéler intéressant pour diverses raisons :
- Pérennité des revenus : Les loyers perçus par les propriétaires sont généralement indexés sur l’inflation et offrent ainsi une source de revenus régulière et sécurisée.
- Rentabilité : Selon la SAFER, le rendement moyen des terres agricoles en France est de 2% à 3%, ce qui est supérieur au taux des obligations d’État à long terme.
- Potentiel de valorisation : La raréfaction des terres cultivables due à l’accroissement démographique et aux besoins croissants en alimentation pourrait entraîner une hausse des prix à long terme.
Investir dans les forêts
Les forêts sont un autre type d’actif immobilier agricole dont l’attrait repose notamment sur leur rôle écologique et leur potentiel économique. En effet, elles participent à la lutte contre le réchauffement climatique en stockant du carbone et en produisant de l’oxygène. De plus, elles sont sources de matières premières pour l’industrie du bois et de la papeterie.
Investir dans les forêts peut s’effectuer en achetant des parcelles en direct ou via des parts de groupements forestiers. Les avantages d’un tel placement sont multiples :
- Réduction d’impôts : Les investissements dans les forêts bénéficient d’avantages fiscaux tels que la réduction d’impôt sur le revenu (18% du montant investi) ou encore l’exonération de droits de succession et de donation.
- Diversification : Les forêts présentent une faible corrélation avec les autres classes d’actifs et permettent ainsi de diversifier son portefeuille d’investissement.
- Valorisation à long terme : La demande en bois devrait continuer à croître dans les années à venir, soutenue par la transition énergétique et les besoins en matériaux écologiques pour la construction.
Investir dans les vignobles
Les vignobles constituent un segment spécifique de l’immobilier agricole, avec des actifs souvent considérés comme prestigieux. Investir dans ce secteur requiert toutefois une connaissance approfondie du marché viticole et des contraintes techniques liées à la production du vin. Les opportunités peuvent se présenter sous différentes formes :
- Achat de parts de groupements fonciers viticoles (GFV), qui permettent d’acquérir collectivement un vignoble et d’en partager les revenus issus de la production et de la vente du vin.
- Achat en direct d’un domaine viticole, qui nécessite généralement un investissement plus conséquent et une implication plus importante dans la gestion du bien.
Les rendements des investissements dans les vignobles sont généralement supérieurs à ceux des terres agricoles, avec des taux pouvant atteindre 5% à 6% selon les régions et les appellations. Toutefois, ces placements présentent également un risque plus élevé en raison des aléas climatiques et des fluctuations des cours du vin.
Les précautions à prendre
Avant de se lancer dans l’investissement immobilier agricole, il convient de prendre en compte certains éléments :
- Se renseigner sur le marché : Il est essentiel de bien connaître le secteur d’activité dans lequel on souhaite investir (agriculture, forêt ou viticulture) et de suivre l’évolution des prix et des tendances du marché.
- Évaluer les risques : Les placements immobiliers agricoles ne sont pas sans risques, notamment en ce qui concerne les aléas climatiques, les réglementations environnementales ou encore la volatilité des cours des matières premières.
- Faire appel à des professionnels : Pour optimiser son investissement, il peut être judicieux de solliciter l’aide d’experts tels que des notaires spécialisés, des gestionnaires de patrimoine ou encore des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural.
En considérant ces précautions, l’immobilier agricole peut s’avérer être un placement porteur et durable, offrant des perspectives de rendements intéressantes tout en participant à la préservation des ressources naturelles et à la transition écologique.